l’Orgue Historique de la Cathédrale Saint Théodorit d’Uzès
De nombreux documents et articles ont été écrits sur l’orgue d’Uzès, mais ils doivent être relus à la lumière d’importantes découvertes d’archives récentes faites par M. Laurent Hugues, Inspecteur des Monuments Historiques, à Montpellier.
L’orgue a été commandé par l’évêque Michel II Poncet de La Rivière le 1er septembre 1679 au RP François Castie de l’Ordre de Saint François « de Guyenne la Récente ». Il fut terminé à la fin de 1683. Le buffet est l’œuvre de Pierre Biscarrat de Pont Saint Esprit.
Les volets ont été peints deux ans plus tard par Jean Pouveille, maître-doreur de Montpellier qui a été chargé également de la peinture et de la dorure du buffet pour « accueillir dignement les nouveaux convertis », à la suite de la révocation de l’Édit de Nantes.
Des travaux ont été effectués en 1774-75 ; on n’en sait pas plus pour le moment.
L’instrument semble avoir traversé la Révolution sans grand dommage, mais une restauration complète dans le goût romantique de l’époque a été réalisé en 1844 par la maison Daublaine et Callinet. Il s’agit en fait d’une reconstruction qui a toutefois conservé environ 1100 tuyaux du XVII ème siècle.
Les sommiers ont été remplacés. Ceux d’origine, déposés, sont restés sur la tribune, témoins très précieux.
En 1963 l’orgue a besoin d’une sérieuse restauration. Grâce à l’action énergique de Pierre Pelissero et avec le soutien de la Marquise de Crussol, Alexandre Cellier, Uzétien de cœur et membre de la Commission des Orgues Historiques (l’orgue avait été classé en 1934 sur une demande de Georges Gourbeyre) fait appel à l’un des meilleurs facteurs d’orgue de l’époque, Alfred Kern de Strasbourg, qui propose de retrouver l’esthétique de l’orgue classique tout en conservant les plus beaux jeux de Daublaine et Callinet.
C’est cette synthèse particulièrement réussie que nous pouvons savourer actuellement. Elle permet de jouer sans les trahir les œuvres françaises, mais aussi allemandes de l’époque classique et romantique.
Le buffet a conservé ses teintes d’origine ainsi que les volets qui sont restés en place depuis le XVII ème siècle, fait unique en France.
Le Comité des Orgues d’Uzès
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